Que faire pour mon fils? (Ecole, harcèlement)
Bonjour,
Je n'ai pas effectué ma scolarité en France, et là où j'ai effectué ma scolarité les comportements violents ou de harcèlement étaient sévèrement (voire violemment) réprimés dès qu'ils étaient détectés.
Nous habitons un petit village de campagne du nord dont nous ne sommes pas originaires, mon fils (M9) est scolarisé dans une école qui compte très peu de classes et où tout le monde connait tout le monde. Il est aujourd'hui en CM1. Depuis le CP, il a des problèmes avec un autre enfant, parfaitement intelligent mais turbulent que l'on va appeler "X".
Cet enfant a plusieurs particularités: il a un suivi psychologique et un "problème" (terme officiel des maîtresses) de violence qu'il ne pourrait apparemment pas contrôler et validé par psychologue. L'autre particularité, c'est que ses parents sont amis avec 3 des 4 maîtresses de primaire en dehors de l'école, la maman et la directrice sont même très amies (petit monde).
Pour condenser et résumer (j'avais à l'origine écrit un pavé pour tout détailler, mais je doute que ce soit utile) cela fait quatre ans que mon fils subit des coups plurimensuels (parfois très fréquents, mais parfois avec des mois de tranquillité quand X change de cible), de nombreux vols (matériel scolaire, nourriture, effets personnels) et beaucoup d'embêtements (X qui le suit en criant toute la récréation, ou qui l'empêche de jouer).
En CP, les maîtresses intervenaient, restituaient les affaires volées, grondaient X etc...
En CE1, mon fils et X sont entrés dans la classe de la directrice, meilleure amie de la mère de X. A partir de là, mon fils (et nous-mêmes) avons fait face à un mur de déni. Globalement, X serait un enfant très gentil victime d'un trouble mental, sans aucune méchanceté, il ne faut pas le punir ni le réprimander car il n'est pas responsable de ses débordements.
A noter aussi que quand un enfant va dénoncer un méfait de X aux maîtresses, X se met à pleurer en disant "c'est pas moi, c'est mon problème" et certaines maitresses vont jusqu'à engueuler nos enfants quand ils osent se plaindre.
Egalement, X a plusieurs types de violence: parfois involontaires (il est très agité) parfois "incontrolable" (il perd le contrôle suite à une frustration et tape sans distinction) et parfois purement malveillante (attendre patiemment que personne ne regarde pour frapper, souvent de dos).
En plus des maîtresses, nous avons essayé de parler aux parents de X (des gens absolument charmants d'apparence). Ceux-ci disent que ce sont des histoires d'enfant et que les parents n'ont pas à s'en mêler, exonèrent de toute responsabilité leur enfant, voir nient les faits.
Nous mettons en place une stratégie avec notre fils pour éviter les problèmes: fuir X à la récréation, le repousser sans rien dire quand il frappe (si les enfants se défendent ou insultent en retour les maitresses amies, surtout la directrice, punissent les enfants), ne jamais rester seul (sinon X vient l'attaquer de dos), ne jamais pleurer pour ne pas encourager X, etc...
Vient l'année dernière et une classe verte. Personne ne veut être dans la même chambre que X. X pleure, il veut être dans une chambre avec ses "copains" dont mon fils. Mon fils fait savoir devant tout le monde à la directrice qu'étant donné qu'il n'a pas envie de se faire frapper ou voler ses affaires pendant la nuit, il refuse catégoriquement.
La directrice nous convoque pour nous dire qu'il est inacceptable que mon fils emploie de tels termes, qu'il commet de l'exclusion et que c'est inacceptable. Nous défendons la décision et même les propos de notre fils, en lui rappelant que malgré les problèmes de X, notre enfant est aussi un humain, et que sans le "problème" de X personne ne nierait qu'il subit un harcèlement. Colère de la maîtresse, qui nous annonce que dans ce cas notre fils sera isolé dans une chambre avec des enfants plus jeunes.
En soi, notre fils bien qu'attristé d'être séparé de ses camarades est surtout très soulagé de ne pas être dans la même chambre. Les maîtresses disent à tous les enfants que notre fils est méchant d'avoir dit ça d'un camarade de classe qui a un problème, il perd des copains.
Nous trouvons la situation révoltante, mais ne voyons pas d'issue. Les maitresses sont très solidaires entre elles, nient complètement la gravité de la situation. Nous n'avons aucune influence auprès de la mairie, des maîtresses ou autre, contrairement aux parents de X qui sont très influents. Sans être vraiment xénophobes (malgré une majorité absolue de vote RN), les gens d'ici accordent juste moins d'importance aux gens venus d'ailleurs. Ca serait pareil pour un marseillais ou un breton. Nous comprenons que si nous poussons, tous les locaux se ligueront contre nous et qu'on doit serrer les dents.
A noter également que nous acceptons depuis lors que notre fils, que nous poussions à dire tout ce qui lui arrivait aux maitresses même s'il se faisait engueuler, ne dise plus rien. Nous n'arrivions pas à croire que les maîtresses ne disaient jamais à X d'arrêter ou ne lui demandaient jamais de s'excuser. Notre fils lui justifiait également son désir de ne plus rien dire aux maîtresses par le fait que X se vengeait souvent s'il le dénonçait.
On pense à changer notre fils d'école, mais la plus proche est éloignée, aucun transport en commun etc. Comme le CE2 est presque fini et que la maitresse de CM1-CM2 nous semblait beaucoup plus sérieuse, nous avons décidé d'attendre.
En classe, rien à dire, notre fils n'a RIEN subi cette année, X se tient à carreau devant cette maîtresse. Aux récréations, notre fils le fuit, quitte à quitter ses copains en plein jeu. Il joue désormais principalement avec les autres copains victimes (X a ses têtes de turc), mais subit moins d'une attaque par semaine en moyenne.
Semaine dernière, en rentrant en classe, X jette les affaires d'une amie de mon fils par terre. La petite perd son calme et hurle qu'elle en a marre et qu'il est chiant de tout le temps les embêter. X pleure.
Et là, on part dans le délire.
La maîtresse appelle la mère de la petite pour signaler qu'elle a tenu des propos harcelants envers X, notamment l'emploi du mot chiant, d'une gravité inacceptable. Deux jours plus tard, elle annonce en début de journée que les enfants qui s'enfuient devant X sont des élèves méchants, coupables de harcèlement par isolement (????) et qu'il ne faut plus leur parler ou jouer avec eux. Elle nomme trois enfants, dont mon fils.
Nous sommes sidérés, lui est traumatisé. Bientôt 4 ans qu'il subit des brimades face auxquelles il ne fait que s'enfuir, il ne répond pas aux coups etc... Et la maîtresse le désigne comme fautif et méchant car il s'enfuit.
Egalement, le comportement de la maitresse change soudainement. Elle l'engueule très vertement par exemple pour ne pas avoir sauté une des lignes à la correction d'une dictée à laquelle il est d'ailleurs le seul à avoir eu 20/20, tandis que ses voisins de tablée qui ont oublié plusieurs lignes n'ont pas un mot. Il ne comprend pas (nous non plus).
Nous demandons très courtoisement à la maîtresse un rendez-vous en urgence, elle ne répond pas à notre message et fait semblant de ne pas nous voir à la grille à la sortie.
La santé mentale de notre fils s'est effondrée d'un coup. Il parle tous les jours de sa mort, pose des questions sur la vie après la mort, nous avons du mal à le faire manger le matin avant l'école. Il se gratte l'intérieur des coudes et a des croutes de sang.
Je suis désespéré et furieux, je dors moins de deux heures par jour. Je ne sais absolument pas quoi faire, ma femme est persuadée que nous ne pouvons rien faire à part le changer d'école pour l'année prochaine. Elle cite d'autres cas de harcèlement qui se sont tous soldés par le départ de la victime dans cette école.
J'ai envie de garder mon enfant hors de l'école jusqu'à ce que l'on trouve une solution, j'ai l'impression de le conduire à l'abattoir. Est-ce légal? Que peut-on faire? Avez-vous une explication au divers comportements des maîtresses qui serait autre que le copinage (peur d'avoir des problèmes car l'enfant a un problème avéré par psychologue)?
Je vous remercie par avance de votre aide, et vous remercie de m'avoir lu.