Scène moralement indécente vécue dans une piscine publique aujourd'hui. Enseignantes et enseignants, personnel éducatif en général, celles et ceux qui s'orientent dans ce domaine, vous avez toute mon admiration.
Addendum
Récolter + de 750 posivotes et susciter + de 230 commentaires sur un poteau de type "tranche de vie" me souffle un peu, mais je pense qu'avant tout, l'histoire a servi de catharsis pour exprimer un gros ras-le-bol envers le manque de civisme et en particulier l'attitude de certains parents. Les histoires racontées par certain.e.s ici sont pas piquées des vers non plus!
Y en a qui ont commenté que j'ai envoyé ça dans l'univers en écho aux propositions des jeunes caquistes en éducation. J'ai pensé que ça pourrait avoir l'air de ça, mais bon! On va pas s'empêcher de parler d'une situation pas d'allure sous prétexte que l'aile jeunesse d'un parti veut faire du millage sur la situation tout aussi pas d'allure qui s'observe dans certaines écoles non plus. En passant chers jeunes caquistes, à 9 ans ou à 99, le vouvoiement ne signifie pas le respect, mais c'est un autre débat!
J'avais songé faire un suivi samedi prochain, mais apparemment le bain famille se déplacera dans un autre bassin, donc la situation problématique ne réarrivera probablement pas. Une chance pour les sauveteurs!
Bonne semaine là-dessus, en espérant aussi que le sujet aura donné ou redonné à certains l'envie de nager! Tiens, ça ferait un pas pire sujet de poteau ça : "Quel sport vous souhaiteriez commencer ou recommencer à pratiquer, mais ça vous semble difficile sans conseils et encouragements spécifiques à votre situation?"
Aujourd'hui à une piscine municipale où je m'entraîne de temps à autre, j'ai été témoin d'une scène très révélatrice du rapport aux règles de civisme de base dans le Québec actuel et des problèmes d'adaptation de plus en plus présents des enfants au contexte scolaire.
L'horaire du samedi après-midi à cette piscine va comme suit : jusqu'à 15h30 bain familial, de 15h30 à 17h longueurs 16 ans et +.
Mais aujourd'hui, quand les sauveteurs ont comme d'habitude signalé la fin du bain familial pour installer les câbles des corridors, des parents ont protesté à grands cris : "Non! On reste! On sort pas de la piscine!" À voir les visages désemparés des sauveteurs, c'était du jamais vu.
Ils se consultent entre eux, quelques enfants, probablement moins tolérants à la tension ou juste en plein conflit d'autorités et préférant s'en remettre à la plus légitime dans les circonstances, tentent de sortir. Mais - on attache sa tuque ici (ou son p'tit bonnet en lycra) - ce sont les parents qui les en empêchent. La scène est surréelle.
Les sauveteurs ne savent plus ou se mettre. Ce sont bien sûr des jeunes de 18-20 ans qui se font littéralement intimider par des adultes et devant des enfants qu'ils connaissent peut-être des camps d'été, du voisinage, ces adultes qui leur gueulent dessus sont peut-être aussi des voisins, etc. ou pas, mais peu importe, c'était insupportable.
Nous, les nageurs de longueurs qui venions d'arriver ne comprenions pas pourquoi nous devions nous entasser dans un nombre restreint de corridors, les pieds dans le nez du nageur d'en arrière. Plusieurs on quitté. Mais comparé au désemparement des sauveteurs, ce n'était rien.
La fermeture de la piscine arrivée, tous se dirigent vers les vestiaires, où allait se poursuivre cet épisode insensé. Des enfants, littéralement crevés, geignaient, pleuraient, à bout de leurs réserves d'énergie. Des parents verbalisaient le fait qu'ils devaient être affamés et fatigués. Mais tout ce temps, ils sont restés dans la piscine, vraisemblablement avant tout pour ne pas donner raison aux sauveteurs.
En ramassant mes affaires, j'ai placoté avec un enseignant de 4e année, qui n'était pas le moins du monde étonné. Mais très révolté de l'intimidation vécue par les jeunes sauveteurs devant les enfants.
La scène était en effet indécente. Et la contestation, à 100 % le fait de Québécois de souche et de Français, ces derniers ayant parti le bal. Toutes les familles issues de minorités visibles sont sorties.